L'ENFER DES FLAMMES - CÉLESTINE ADIL
18,00 €
Un thriller passionnant dans lequel une jeune femme se retrouve seule dans une forêt en flamme.
REF. 2025-061 - ISBN 9782380690248
Carole avait tout pour être heureuse, du moins le croyait-elle ! Un mari adorable, un travail plaisant et une belle maison, jusqu’à ce jour maudit qui changea sa vie.
Ravis d’aller passer les vacances d’été en Grèce chez des amis, Carole et Sébastien étaient loin de se douter du cauchemar qu’ils allaient vivre pendant leur séjour.
Lors d’un incendie, Carole décida d’aller voir ce qu’il se passait d’un peu trop près, mais le feu ne pardonne pas et elle se retrouva prisonnière des flammes. Nikolas ayant remarqué son absence, partit à sa recherche…
À partir de ce moment-là sa vie lui échappa, plus rien ne serait comme avant…
Célestine Adil a passé son enfance en région parisienne. Après des études de comptabilité elle rejoint l’Auvergne et fait carrière dans le commerce. Sa passion la cuisine mais surtout la pâtisserie. Son passe-temps favori reste sans équivoque l’écriture à laquelle elle s’adonne depuis de nombreuses années. « Te retrouver » son premier roman, suivi de « Et si c’était le dernier jour » édités également chez Morrigane Editions.
PREMIÈRES PAGES
CHAPITRE 1
C’était décidé, cette année ils allaient passer les
vacances dans un pays chaud ! Lyssandra avait eu la
gentillesse de leur proposer de passer l’été chez elle, en
Grèce. Carole redoutait un refus de Sébastien, mais chose
étonnante, il accepta aussitôt et elle comptait bien sur ces
vacances pour se rapprocher de son mari.
Cela faisait trois ans qu’ils étaient mariés, si au
début la vie à deux était un rêve, dernièrement, Carole se
posait beaucoup de questions concernant son couple. En y
songeant, c’était sans doute depuis sa fausse couche, cela
avait été un drame, elle avait eu beaucoup de mal à s’en
remettre. Sébastien avait été d’une patience infinie, toujours à
lui remonter le moral, alors que lui-même avait subi la même
perte ! Depuis quelques mois ils essayaient à nouveau, en
vain. Cependant, les médecins étaient formels, il n’y avait
rien d’anormal.
C’est pendant cette période noire que Lyssandra et
son mari s’étaient installés dans la maison voisine et très vite
elles étaient devenues amies. Avait-elle compris la détresse de
Carole ? Sans doute, puisque depuis elles étaient
inséparables !
C’était une fille d’une extrême gentillesse, toujours
d’humeur joyeuse. Elle ne travaillait pas, mais s’occupait
d’associations, elle aidait beaucoup les plus défavorisés, les
5sans-abris. Carole savait qu’elle leur apportait un grand
soutien, sa bonne humeur était contagieuse.
Un jour malgré l’heure tardive, Carole la trouva en
robe de chambre, une tête à faire peur, comme si elle n’avait
pas dormi depuis des mois. Inquiète elle s’exclama ? - À présent, raconte !
Lyssandra croisa son regard, puis se dirigea en
courant vers la salle de bain. Carole n’avait jamais vu son
amie dans un état pareil, où était sa bonne humeur, sa joie de
vivre ? Elle la trouva penchée sur le lavabo et comprit la
situation.
- Tu es enceinte ?
Lyssandra acquiesça d’un signe de tête en fuyant
son regard.
- Mais c’est merveilleux, Aristote est au courant ?
- Non.
- Quelle belle surprise il va avoir à son retour ! C’est
merveilleux, non ? Allez, je t’invite à déjeuner, habille-toi, je
te prends dans une heure, d’accord ?
Elle baissa les yeux se sentant tellement coupable.
Mais son amie avait l’air si heureuse qu’elle accepta. En
rentrant chez elle, Carole songea à Aristote qui était directeur
général d’une grande entreprise, qui avait des filiales partout
dans le monde, son rôle de dirigeant l’obligeait à de
fréquents voyages d’affaires. Elle s’était toujours demandé
comment son amie acceptait d’avoir ainsi un mari fantôme,
si jusqu’à présent aussi bien l’un que l’autre s’en
accommodait, la venue d’un enfant les obligerait sans doute
à passer un peu plus de temps ensemble. Carole le souhaita
pour le bien de l’enfant.
Il ne restait que quelques semaines avant les
vacances. Lyssandra était enceinte de quatre mois et à
présent tout allait bien.
6Carole fit sa toilette, se glissa entre les draps et prit
un livre, Sébastien était encore en bas, depuis quelques
semaines, il était passionné par la télévision du soir. Ses yeux
se posèrent sur le réveil, voilà une demi-heure qu’elle était
montée. Elle posa son livre, s’allongea et s’endormit.
À son réveil, Sébastien était déjà parti, elle ne l’avait
pas entendu se coucher, ni même se lever. Elle passa sous la
douche, s’habilla puis ouvrit les volets, on dirait qu’il allait
faire une belle journée. Un œil à sa montre lui apprit qu’il
fallait se dépêcher de finir son café, si elle ne voulait pas être
en retard.
Sa voiture se gara devant les bureaux à huit heures
quarante-cinq. En mettant la cafetière en marche, elle
entendit la porte, comment s’appelait-il déjà ? Ah oui ! Henri
Ballier quelque chose.
- Bonjour, monsieur Ballier, Thierry ne devrait pas tarder.
Elle s’attendait à voir un monsieur d’une
cinquantaine d’années. Or c’était un homme extrêmement
séduisant, qui n’avait pas plus de trente-cinq ou trente-six
ans. Pendant quelques secondes, elle croisa de magnifiques
yeux, gris-bleu, qui la détaillèrent avec insistance. Se rendant
compte qu’il tenait toujours sa main, elle la lui retira d’un
geste vif.
- Bonjour mademoiselle ?
- Carole Maulier
- J’espère qu’il ne tardera pas trop. J’ai un rendez-vous à
onze heures.
- Voulez-vous un café ?
- Volontiers.
Elle versa deux cafés et lui approcha sa tasse, c’est à
cet instant que la porte s’ouvrit, livrant passage à un Thierry
rouge de colère, la chemise pleine de cambouis ! Dire que ses
mains étaient sales, c’était peu dire, même son visage avait
quelques touches de cambouis. Carole se dépêcha d’aller
7chercher un autre café, d’après les apparences, son patron en
avait bien besoin, il l’avala d’un trait puis raconta sa
mésaventure, « Je n’avais pas besoin de tous ces ennuis ce
matin, non seulement j’ai crevé, mais ensuite, ma batterie n’a
pas trouvé meilleure idée que de me lâcher, résultat un
aimable automobiliste s’est arrêté, alors que je m’apprêtais à
appeler un taxi et m’a déposé chez un garagiste qui a eu un mal fou à trouver celle qu’il me fallait. À présent, il est neuf
heures dix et je n’ai rien de prêt à te montrer. »
Henri éclata de rire. Voir son ami dans un état
pareil était plutôt drôle, lui qui était toujours d’une grande
élégance.
- Ne t’inquiète pas, fais ce que tu as à faire, pendant ce
temps j’ai un appel à passer, dit Henri en s’emparant de
son portable et en s’éloignant.
Carole finissait de trier le courrier quand Thierry lui
fit signe d’approcher.
- Pouvez-vous m’aider à mettre ce dossier en ordre ? Il a
entrepris d’acheter l’hôtel Demi-Lune, mais comme par
le passé il veut tout savoir. C’est un homme qui ne se
lance jamais dans une affaire à l’aveuglette.
- Je n’en ai jamais entendu parler !
- Dans le monde des affaires, il est très connu malgré son
jeune âge. Quant à un rapport avec le cabinet, il n’en a
pas, il a ses propres avocats. Je le connais depuis
l’enfance, mes parents étaient voisins de ses grands-
parents, nous étions inséparables pendant les vacances
d’été. Il s’est installé en France depuis quelques années. Il
y a quelques semaines, j’ai su qu’il était intéressé par
l’hôtel Demi-lune, nous savons que sur le plan financier
c’est très intéressant. Pour son avenir, je lui fais
confiance pour en faire, un des meilleurs de la région.
Voilà, tout est en ordre quand il aura fini, vous pouvez
me l’envoyer.
8Il était toujours au téléphone. Carole prit le courrier
et commença à l’ouvrir. Du coin de l’œil il l’observa, c’était
une très belle femme, ses beaux cheveux blonds encadraient
si joliment son visage, ils devaient être si doux, et ses yeux…,
pour le moment, il ne pouvait pas les voir puisqu’elle avait la
tête baissée sur le courrier. Il avait eu la chance de les
admirer à son arrivée, de sublimes yeux bleus comme il n’en
avait jamais vu. Dès que son regard s’était posé sur elle, il
avait eu l’impression de se noyer dans un magnifique océan
scintillant, et cette façon adorable, qu’elle avait de mordiller
sa lèvre, lorsqu’elle était concentrée sur quelque chose
comme à cet instant. Mais enfin, que lui arrivait-il ? Ce n’était
pas la première fois qu’il voyait un beau minois pourtant,
jamais auparavant il n’avait ressenti cette folle attirance, pour
une femme qu’il ne connaissait même pas ! Ses yeux se
posèrent sur sa montre puis il quitta son correspondant.
- Pouvez-vous me servir un autre café s’il vous plaît ?
- Thierry vous attend dans son bureau. Je vous l’apporte.
Le téléphone sonna, elle savait que jusqu’à midi elle
n’aurait plus une minute à elle.
- Bonjour, Carole.
- Bonjour, Sabrina.
- Quand je pense que d’ici quelques jours tu vas visiter un
pays magnifique. Je suis trop jalouse !
Sa grimace était si comique qu’elles éclatèrent de
rire.
- Oui, plus que trois semaines, et je crois qu’elles vont
passer très vite !
Elle s’aperçut qu’elle n’avait plus de timbres.
- Je vais à la poste, si Thierry a besoin de quelque chose, tu
t’en occupes. Il est avec un client.
- Qui est-ce ?
- Il s’appelle Ballier, mais n’est pas client chez nous.
9- Ballier ! Tu veux dire Henri Ballier ? Il est déjà venu la
semaine dernière. C’est l’homme le plus séduisant que je
connaisse. Depuis que je l’ai vu, j’en rêve toutes les
nuits ! Il est là et tu ne m’avais rien dit ! Carole, tu n’es
qu’une cachottière, attends une seconde, le temps de
retoucher mon maquillage.
Sa collègue se dirigea vers les toilettes en courant.
C’est à cet instant que la porte du bureau de Thierry s’ouvrit,
livrant passage aux deux hommes. Henri s’arrêta près de
Carole, mais s’adressa à son ami.
- J’ai une réunion suivie d’un déjeuner d’affaires, sinon je
t’aurais invité ainsi que ta charmante secrétaire à
déjeuner. Je te tiens au courant et je te remercie de
m’avoir fourni tous ces renseignements. Carole, j’ai été
ravi de faire votre connaissance.
Sabrina apparut au moment même où il refermait la
porte.
- Il est parti ? demanda-t-elle déçue.
- Carole, j’ai besoin de vous, dit Thierry.
Il referma la porte derrière elle, et la fixa
attentivement quelques secondes.
- Je me demandais comment vous aviez réussi à le mettre
dans un état pareil…, je le comprends tout à fait.
Carole haussa les sourcils.
- Si vous m’expliquiez, je pourrais comprendre.
- Henri m’a posé des questions sur vous. Je lui ai dit que
vous étiez mariée et heureuse, qu’il n’avait rien à attendre
de vous.
- Je n’ai vu cet homme que quelques minutes !
- Vous savez, l’amour est aveugle, il nous tombe dessus par
surprise !
Elle se dirigea vers la porte et au moment de
l’ouvrir s’exclama :
10- À mon avis, il vous a fait une blague ! dit-elle dans un
sourire.
Elle prit son sac et alla jusqu’à la poste qui se
trouvait juste à côté du cabinet.
La journée passa très vite. Elle resta un peu plus
tard le soir, il fallait que tout soit en ordre quand elle partirait
en vacances, de façon à ce que sa collègue qui n’était qu’à mi-
temps ne soit pas trop débordée. Depuis qu’elle travaillait
chez Plater & Sanse, le cabinet n’avait jamais fait appel à
l’intérim pour les vacances, cela avait été dur de s’occuper
des deux secrétariats la première année, mais depuis elles
avaient su s’organiser.
En rentrant, elle se dépêcha de préparer le dîner
puis appela son amie.
- Bonsoir, Lyssandra, comment vas-tu ?
- Ah ! C’est toi Carole, ça va. Cet après-midi, je suis allée
voir le médecin, ainsi je partirai tranquille en vacances.
- Génial ! Quel temps fait-il en Grèce ?
- Toi qui aimes la chaleur, tu vas être gâtée, il fait trop
chaud, venant de ma mère, je peux te garantir que cela
doit être un vrai four.
- Je te laisse, Sébastien arrive. Bisous à demain.