BLANC PUR - Alessandra VIOTTI
PREMIÈRE PAGES
Préface
Alessandra Viotti, me semble-t-il, est un noyau d’énergie pure. Du « vif-argent ». Une sorte de belette mangouste électrique nourrie au lait de l’es- prit Renaissant et de son maître Pippo Pozzi.
Corde tendue d’un violon cherchant la note la plus pure. Un filtre d’émotions ne gardant au fond de sa battée qu’une pincée d’or fin.
Ainsi, ce qui parait simple, à la limite de l’épure, est en réalité le fruit d’une riche et longue réflexion sur la Vie, l’art et la souffrance. Ce qu’il s’agit de livrer aux enfants et aux Hommes, c’est la quintes- sence, le meilleur et à la fois le plus accessible. Ici, derrière une brassée de mots clairs, se cache « une forêt de symboles ». Il est parfaitement inutile d’en faire 300 pages. Qui pourrait croire que dans un lancer de graines il y a un champ de tournesol ?
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Qui pourrait croire que dans un semis de «simples» poussent des séquoias ? Cela, c’est le seul miracle des « transmutateurs ».
Sismographe des songes anciens, Alessandra Viotti nous conduit à petits pas sur son chemin d’esthète, de pierres vivantes et sous un ciel « Azur », reflet de l’innocence envers et contre tout préservée.
Alessandra fait partie de ceux qui absorbent le « noir » venin du Monde pour en faire un « Blanc Pur ».
Aspics, cobras, scorpions, araignées et scolo- pendres sont avalés cul sec comme de brûlants an- tidotes libérant un bouquet de colombes.
Alain Cadéo
PS : Je suis certain que du haut de leurs derniers rêves les Michel-Ange, Raphaël, Mantegna, Léo- nard et les Dostoïevski, Baudelaire, Rimbaud lui dédient quelques tendres sourires...
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BlancPur
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La nuit était tombée, quand j’ai rencontré Azur.
Dehors, la bise tournoyait : c’était
presque l’hiver et il faisait très froid. Il tombait une neige légère, en flocons de silence blanc dans le bleu
rougeoyant du ciel.
Elle était entrée chez moi d’un coup, sans que je m’en aperçoive, en passant par la fenêtre que le vent avait entrouverte.
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